Métempsycose Ultimatum Parabolique
Métempsycose Ultimatum Parabolique est un livre qui ne cherche pas à rassurer — il blesse, il découpe, il pulse. C’est un texte qui refuse la tiédeur. On entre dans la psyché d’Agon Moone comme dans un tunnel humide, où l’érotisme, la violence, la dépendance et le manque deviennent langage. L’écriture est brute, chirurgicale, charnelle. Certaines phrases frappent comme un coup de lame ; d’autres s’étirent comme un murmure sous drogues. Le roman-poème ne raconte pas seulement la dérive mentale — il la fait ressentir au lecteur, presque physiquement. On en sort troublé, désaxé, mais vivant.
La force du livre réside dans cette oscillation permanente entre lyrisme incandescent et trivialité crue. On passe de la masturbation compulsive à la sternotomie rituelle, de visions mystiques à des scènes d’une tendresse lumineuse. Rien n’est propre, rien n’est simple — et c’est précisément ce qui fascine. On lit Agon comme on scrute une plaie encore ouverte, hypnotisé par la fièvre, par la douleur, par le sang qui perle. La littérature ici n’apaise pas : elle dissèque.
Alice, quant à elle, n’est jamais un personnage — elle est un mythe. Une idée fixe, une projection, une obsession du cœur. Elle meurt, revit, se suicide, se noie, s’évapore, et pourtant demeure. Sa présence spectrale imprègne chaque page, comme un parfum acide ou une brûlure lente. Le lecteur, comme Agon, se surprend à l’attendre, à la chercher, à croire à son retour. C’est là que le texte piège, et que l’on comprend : ce livre n’est pas l’histoire d’Alice — mais celle de son absence.
Lire ce livre, c’est accepter l’inconfort, la folie, le vertige. C’est être témoin d’une descente dans la psyché où la poésie devient arme blanche et la fiction rituel sacrificiel. Métempsycose Ultimatum Parabolique ne s’explique pas, il se traverse. Il laisse des traces. Il gratte longtemps après la dernière page, comme le démon dans la ventilation, une voix dans la tête, un nom impossible à oublier : Alice.

Métempsycose Ultimatum Parabolique
À paraître en 2026.
